Quelque part dans une organisation, à une date que nous souhaitons la plus proche possible de maintenant…
L’histoire de Sam
Je me suis dit ce matin « J’ai réussi ! »
Etre enfin moi-même dans mon travail, plus vrai, plus authentique. Etre plus confiant, aller chercher l’essentiel en moi. Me reconnaître, avec mes différences, ma richesse personnelle. Écouter mes besoins, mes aspirations, respecter ma personnalité profonde. Oser exprimer mes choix, mes convictions, ma vision, ma créativité. Etre plus détendu, plus serein.
Je me souviens avant quand, dans les réunions, j’allais dans le sens du vent, me réfugiant dans les consensus collectifs, pensant que cela allait nous faire perdre du temps si je déclarais ma manière singulière de dire les choses.
En réalité je n’osais pas prendre ma place, je laissais la place à d’autres, je faisais passer les messages à mon équipe en utilisant les arguments des autres sans y croire moi-même.
J’étais imprégné d’habitudes et d’anciens fonctionnements, je surnageais dans une organisation basée sur le contrôle, la hiérarchie, le pouvoir, la structuration souvent en silos… la peur…
Je me souviens de cette époque où sur nos lieux de travail - et peut-être dans nos sociétés toutes entières – nous vivions une tension entre deux pôles :
– d’un côté un désir d’innovation, de changement, un appel à de nouveaux modes de fonctionnement, de coopération, vers de nouveaux paradigmes, que nous percevions essentiels d’advenir.
- D’un autre côté un élastique dans notre dos, une nostalgie d’anciennes réalités, une difficulté à lâcher les comportements et les modes d’organisation que nous avions pratiqués avec tant d’automatismes pendant quelques décennies.
Cette tension était toute naturelle. Elle est relative à chaque période de transition, à tout passage, à toute traversée.
Si j’avais pensé un jour dire : je suis un leader ! Je suis ce leader !
Ce n’était pas la première fois que je sentais qu’il était nécessaire de me retrouver.
A plusieurs reprises déjà j’y avais renoncé par conformisme, par volonté de m’adapter aux autres pour éviter de créer des problèmes. Et même parfois par peur de froisser mes managers, mes dirigeants.
Je me sentais fait pour être un leader, entrainer les autres, créer, éclairer…mais je n’osais pas. Je me sentais imposteur de mon rôle et tellement loin de ces leaders connus que les médias encensent !
Il aura fallu ce séminaire Phoenix pour que je sois face à moi-même, mes contradictions, mes désirs profonds et aussi mes peurs.
J’y ai trouvé un espace-temps pour moi, pour reconnaître mes ors, mes talents, mes facettes uniques. Pour savoir ce qui m’anime vraiment, ce que je veux apporter comme contribution au monde et plus particulièrement dans l’entreprise dans laquelle je travaille.
Un espace pour rencontrer mes émotions mes doutes, et mes croyances limitantes, m’ouvrir à l’expression de mes colères, de ma tristesse de ne pas voir ce monde changer plus vite…
Un espace pour affronter mes ombres, les versants plus chaotiques de mon leadership.
J’ai du dépasser ma peur viscérale d’être singulier, à part, isolé des autres, montré du doigt dans mes différences.
J’ai du dépasser ma tendance au contrôle, ma difficulté à lâcher le jugement, la comparaison aux autres.
J’ai du sortir de ma citadelle pour affronter le regard des autres, sans honte ni culpabilité.
Me déconnecter de l’identité « Leader qui Fait » (quand je faisais beaucoup je pensais montrer ma valeur), pour passer vers un mode « Leader qui Est » (je mets maintenant ma conscience au commandes, je vise mon étoile, j’ai une vision issue des réflexions croisées, j’oser croire en des changements, j’aime le monde que je prône, il me ressemble, je suis en accord avec ses valeurs).
Quand j’ai réussi à prendre mon bâton de leader et à affirmer ma singularité, en me définissant comme un être complet, sans complexe et ouvert, authentique et intègre, je me suis senti vivant, comme libéré d’un poids.
J’ai retrouvé une énergie que je croyais avoir perdue, cette flamme intérieure que l’on ressent lorsqu’on est vraiment sur sa route.
Alors tout n’a pas changé mais mon regard a changé.
Pas à pas j’accepte les ombres de ma personnalité, j’entre plus facilement dans la légèreté car j’ai moins besoin de chercher à prouver, à combattre, à dissimuler… je suis qui je suis !
Si j’ai un conseil à donner ? N’attendez pas que la vie vous oblige à trouver votre chemin et vous donne l’opportunité d’être vous-même. Prenez les devants, faites-vous ce cadeau du temps pour vous, le temps d’un recul bénéfique pour vous retrouver.
Comme disait Oscar Wilde : Soyez vous-même, les autres sont déjà pris !
Alors pour vous qui allez commencer ce voyage, cette transformation du Phoenix, je vous envie car j’aimerais tellement revivre ces étapes avec ma conscience d’aujourd’hui.
Sam.
Note des auteurs :
De quel type de leaders avons-nous besoin pour nos organisations en mutation ?
Nous en arrivons tous à la même conclusion : aucun type de leader en particulier et tous en même temps ! Des leaders singuliers et des leaders pluriels.
Des leaders respectueux de leur personnalité profonde, de leur aspiration individuelle. Désireux, tout en se réalisant, de constituer un collectif plus épanoui, plus élevé en conscience, plus humain et engagé à contribuer à un futur plus grand.
Un entrelacs de leaders qui se concertent, se rejoignent et assemblent leurs différences dans une direction joyeuse et enthousiasmante.
Des leaders qui se fassent plus éveilleurs de talents, des alchimistes de l’innovation, des guides de la transformation, des passeurs de gués… des personnes assumant leur singularité et leur différence afin de construire ensemble.
Entendre l’appel à être soi-même, plus authentique, créatif, ouvert, communicant, libre et généreux de ses richesses intérieures naturelles. Si je m’apporte plus, j’apporte plus à mon environnement.
Et comment peut-on mieux accompagner une transformation ? En ayant vécu, goûté, traversé sa propre transformation. Pour pouvoir ensuite mieux guider les personnes de son entourage vers qui elles sont et vers l’apport de la valeur et de la créativité de chacun dans le collectif.
C’est une question de cohérence.
Patrick Moreau et Philippe Tramond, co créateurs de Phoenix